Friday en Français : Tomber bas
Toujours lasse de traduire un article pour mon billet “Friday en français” je prends l’occasion pour partager avec vous encore une histoire drôle de ma vie d’expatriée à Paris. Récemment je vous ai raconté l’histoire de mon parapluie rouge et portable volé près de Bastille…aujourd’hui je vais vous raconter l’histoire des bas qui tombent.
Alors cette histoire remonte aussi à ma première année à Paris, et c’était, si je me souviens bien, en janvier avec un temps bien pourrie d’hiver. L’on pourrait dire qu’à cette époque j’avais des petites catastrophes presque toutes les semaines! Ah mais qu’est-ce que j’en ai rit après!
C’était un dimanche, j’avais un billet pour voir une pièce de théâtre avec un groupe d’étudiants (j’étais étudiante). C’était à l’époque où le théâtre d’Odéon était sous travaux, des travaux importants entre 2002 et 2006 qui ont forcé le théâtre à monter ses pièces ailleurs à Paris et ils on déménagé toute leur activité théâtrale dans une salle qui est un ancien dépôt de l’Opéra Garnier dans le 17ème arrondissement. Cette salle a été inaugurée en janvier 2003 avec Phèdre de Jean Racine, et mise en scène de Patrice Chéreau. J’avais justement un billet pour voir ce spectacle magnifique.
Je me suis donc bien mise naturellement, habillée avec soin. Ah, Je me suis sentie très chic! Heureuse d’avoir l’occasion de me mettre sur mon trente-et-un, me maquiller et me coiffer. Normalement, je déteste porter des bas, mais j’en ai mis pour me rendre un peu plus élégante. C’était des bas qui sont censé se tenir tout seuls sur les cuisses. Je les ai mises, j’ai fait quelques pas dans ma chambre, ils tenaient. Bien. Rajoute des petits talons, une jupe, chemise et manteau avec bien sûr ce fameux parapluie rouge car il pleuvait.
Je sortait en marchant vers le métro. J’habitais près de Bastille cette année-là et le métro le plus proche était Ledru Rollin. Je devais me rendre dans le 17ème. Je ne suis pas arrivé à la station Ledru Rollin, que je sens déjà un des bas tombé, un tout petit peu. “Ah, je me dis, je ne l’ai pas assez monté. Dès que je suis assise dans le métro je vais essayer de le faire remonter discrètement”. Ce que j’ai fait. Cela semblait marcher. J’étais assise. Je regardais mon plan, pour essayer de voir où diable je devais me rendre à l’autre bout de Paris.
J’avais un, peut-être deux, correspondances à faire. Lors du premier des deux, j’ai remarqué que je n’avais pas pourtant remonté assez bien mon bas, et en fait, l’autre semblais glisser aussi. Je m’arrête dans le couloir, il n’y a pas beaucoup de gens. J’ajuste un petit peu. Cela tient mieux. Je trouve mon quai, j’attends mon correspondance. Les bas semblent glisser encore un peu. J’ajuste encore.
Après quelques trains de métro, quelques couloirs, quelques correspondances et quelques ajustements plus tard, j’arrive finalement à la station de métro où je devais trouver le théâtre après encore des petits ajustements, mais là je commence à penser que ces bas n’ont pas été une bonne idée. Ne peuvent-ils pas créer des bas qui tiennent réellement?!? Je peste contre ces compagnies qui créent leur produits en Chine et donc forcément nous vendent des articles qui ne marche pas comme ils devraient.
Je sors du métro et m’emploie à trouver la bonne rue. Les bas tombes un petit peu avec chaque pas. Des jurons m’échappent. Et je suis obligée à m’arrêter tous les 10 pas pour essayer de les remonter discrètement sous ma jupe. En plus, il commence à devenir clair que je suis un peu perdu. Aucune des rues ne semblent paraître être celles qui sont marquées sur mon plan de Paris. Je sollicite l’aide d’une personne dans la rue, une petite vieille. Elle ne connaît pas très bien et me donne des instructions assez vague. Je commence à devenir bien frustrée. Les directions ne me sont pas claires, mes bas tombent, je risque d’être en retard et je ressens une envie de faire pipi. Et…il commence à pleuvoir. Ah! bordel. Heureusement j’ai ce parapluie rouge.
Donc, je reviens sur mes pas dans un effort de recommencer depuis la station du métro. Il y a peu de gens dans le rue et donc pas beaucoup d’options pour chercher un conseil directionnel. Sur le chemin je vois une épicerie ouvert, je m’y arrête pour demander des directions. Le monsieur me dit avec beaucoup de confiance qu’il faut simplement suivre telle rue et tourner à gauche et je trouverai la rue que je cherche. Heureuse d’avoir enfin un peu d’espoir je sors de l’épicerie, remonte mes bas un peu, et retourne dans l’autre sens. Je marche assez longtemps, un peu trop longtemps, et je découvre que soit ce monsieur ne connaissait pas, soit il n’a pas compris où je voulais aller ou soit j’ai mal compris ses instructions. Je ne savais plus où j’étais. J’étais plus que frustrée, genre dangereusement fâchée, et j’en avais marre des ces bas! ça tombe, ça tombe et ça tombe! Et gérer le parapluie, mon plan de Paris, mon sac et les bas en même temps n’étais pas chose facile!
Ah! Ces bas énervant… Les enlever m’aurait été un soulagement énorme! Je n’essaie plus de les remonter discrètement, je ne m’en fous qui me voit. J’ai dû avoir l’air d’une vrai pute qui fait le trottoir. Mais fatiguée, besoin des toilettes, trempée, trop chargée avec mes accessoires, frustrée, perdue et marre de ces bas, je prenais le haut de ces bas et je les tirais tous les cinq pas avec une force qui témoignait ma frustration. Peu m’importe si je les déchire! Quelle scène je devais faire…
Et soudain je me trouve devant une station de métro, une station que j’avais dépassé lorsque j’étais dans le métro avant. Donc j’ai dû marché la distance de deux stations de métro dans le sens opposé d’où je devais aller. Je descends dans le métro et j’attends sur le quai. Je songe à combien je serais heureuse d’enlever ces bas emmerdants! Je me décide de les enlever dès que je serai assise dans le wagon.
Le train arrive, je monte dedans, je m’assois. En face d’une vieille dame je lui donne la choque de sa vie en enlevant mes bas devant elle. Je les fous dans mon sac. Aaaaaaah li-ber-té! Tout. Va. Mieux! La vieille a l’air ahurie. Je rigole sur mon état ridicule dans ma tête.
Après ça je descends du métro je trouve comme par magie la bonne rue, et j’arrive en courant vers le théâtre… il n’y a personne devant, ils doivent être tous déjà à l’intérieur. Je cours, avec ce parapluie rouge dont j’en ai marre. J’arrive à la porte. Trempée, coiffure démolie, courage écrasé, jambes gelées sans les bas… effectivement.
Un employé demande de voir mon billet, mais me dit, que je ne peux plus entrer dans la salle. La pièce a déjà commencé. L’on ne peut pas entrer lorsque la pièce est en cours. Il n’y a pas d’entracte. Je suis au bord des larmes. Je le supplie. C’est non. Aarrrrrg! Sa collègue prends pitié de moi, et me donne un verre d’eau et m’invite à regarder la pièce sur le petit écran qu’ils utilisent pour voir le progrès de la pièce. ce que je fais pendant quelques minutes jusqu’à ce que je me calme. Mais je suis tellement déçue, l’élan que j’avais en m’habillant s’est envolé depuis longtemps, je suis tombée bien bas.
C’est la dernière fois que j’ai porté ces bas qui “tiennent tout seuls”.
MDR!!!! Ca me fait RIRE votre histoire… meilleure partie: aaaaaah li-ber-te tout va mieux, devant la vieille ahurie. apres avoir lu ca, je crois je veux jamais essayer des bas 😉
comme quoi tes bas t’ont bien empéché de trouver la bonne rue !!! tout est plus simple quand on est libérée!
La li-ber-tééé! 😉
éclatée de rire! :-)))
sorry..
Tant mieux! Faut bien rire!
LOL
Very funny!… Wish I could the face of the old lady in the metro!